A propos de la bouche d’un orgue

Rappel de ce qu’est la bouche du tuyau d’orgue

Tuyau à bouche
Tuyau dont la vibration est provoquée par le passage de l’air sous pression dans un orifice horizontal étroit, la bouche.

Orifice du pied
Ouverture par laquelle l’air provenant de la soufflerie entre dans le tuyau.

Lumière
Fente étroite par laquelle sort l’air provenant du pied après avoir heurté le biseau.

Pied
Partie inférieure conique du tuyau, par laquelle pénètre l’air et qui se fixe dans la chape.

Lèvre inférieure
Partie aplatie du pied, qui force le passage de l’air sur le biseau.

Bouche
Ouverture horizontale située en façade du tuyau entre le corps et le pied, par laquelle s’échappe l’air pour produire le son.

Lèvre supérieure
Partie aplatie sur laquelle se brise l’air sortant de la lumière, permettant de mettre en vibration la colonne d’air contenue dans le corps.

Corps : Partie supérieure du tuyau, délimitant la colonne d’air mise en vibration et servant de résonateur.

Source : https://aaok.fr/association-des-amis-des-orgues-valentin-rinkenbach-de-kientzheim/

 


Et à ce propos : mal embouché ?

Un instrument à vent (que l’on met dans sa bouche), s’il est mal embouché, produit un son faux ou inesthétique…

Réponse du CNRTL

1. MUS. [Le compl. d’obj. désigne un instrument à vent] Porter à sa bouche l’extrémité de cet instrument pour produire des sons. Emboucher une clarinette, sa trompette. Il empoigna son clairon, l’emboucha, sonna au ralliement (Zola, Débâcle,1892, p. 375).Il a embouché le cor de chasse. Il a soufflé dedans un grand coup et puis des rauques crevaisons… encore des couacs et des petits râles!… (Céline, Mort à crédit,1936, p. 667):

1. Leur cri [des pingouins] est celui d’une trompette mal embouchée, il ressemble aussi au cri du paon, mais est moins aigu, plus creux. Cendrars, Les Confessions de Dan Yack,1929, p. 220.
P. métaph. Il [le vent] embouche le tuyau de la pompe et corne dedans (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 100).

Loc. fig., vieilli. Emboucher la trompette [Dans un récit] Adopter un ton trop élevé ou solennel, grandiloquent.Pourquoi tant d’emphase pour cette science prosaïque, pourquoi emboucher si fort la trompette à propos de l’art de lever le pied? (Balzac, Théor. démarche,1833, p. 615).

P. méton du suj. Trente journaux d’Europe embouchèrent la trompette pour célébrer ses vertus (Fourier, Nouv. monde industr.,1830, p. 9).

P. ext., souvent péj., vieilli. Annoncer, divulguer quelque chose à grand bruit; proclamer avec grandiloquence (cf. claironner).Emboucher la trompette épique, emboucher la trompette du pacifisme, emboucher la trompette républicaine, emboucher la trompette en l’honneur de qqn. La critique (…) emboucha sa trompette retentissante des grands jours (Fabre, Le Roman d’un peintre,1878, p. 2):

2. Il suffit qu’une pseudo-élite s’empare de Paris, et embouche la trompette de la publicité, pour que la voix du reste de la France soit étouffée. Rolland, Jean-Christophe,Dans la maison, 1909, p. 948.

Emboucher la trompette de la Renommée. Personnages pour lesquels la Renommée embouche l’une ou l’autre de ses trompettes (Balzac, Comédiens,1846, p. 304):

3. À la grille du jardin, la Renommée, sur son cheval ailé, embouchait sa trompette éternelle. Les porteurs de journaux criaient la grande victoire de Fleurus. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 277.
Rem. On trouve, dans le même sens : Dans mes jours maussades, je me voyais mourir sur un lit de fer, haï de tous, désespéré, à l’heure même où la gloire embouchait sa trompette (Sartre, Mots, 1964, p. 156).

2. [Le compl. d’obj. désigne l’orifice d’un tuyau, l’embouchure d’un récipient, ou ce tuyau ou ce récipient lui-même] Le porter à (contre ou dans) sa bouche. Emboucher une bouteille. Gondran a embouché le canon de la fontaine. Le tuyau de fer emplit sa bouche; il tette de toutes ses forces pour faire venir l’eau (Giono, Colline,1929, p. 76).

Source : https://www.cnrtl.fr/definition/embouch%C3%A9